Par un revirement de jurisprudence, le Conseil d’État estime que la pension d’orphelin versée à l’enfant d’un fonctionnaire décédé est un droit propre de l’enfant, ce qui la rend cumulable avec les prestations familiales.
« Considérant que les dispositions de l’article L. 40 du code des pensions civiles et militaires précité confèrent à l’enfant orphelin d’un fonctionnaire décédé un droit à une pension ; que cette pension se distingue des droits du conjoint du fonctionnaire décédé et constitue, comme cela résulte d’ailleurs de la dénomination qui lui est donnée par les textes, un droit propre de l’enfant, ; qu’en outre, cette pension est due à l’enfant orphelin jusqu’à l’âge de vingt-et-un ans et peut donc bénéficier à des enfants majeurs ; qu’il résulte de ce qui précède qu’une telle pension d’orphelin ne peut être assimilée ni à un accessoire ni à une majoration de la pension de réversion perçue par le conjoint du fonctionnaire décédé ; que les dispositions en vigueur de l’article L. 553-3 du code de la sécurité sociale selon lesquelles les prestations familiales sont dues par priorité lorsqu’un enfant du fonctionnaire ouvre droit à une majoration de pension et excluent, à due concurrence, lesdites majorations, ne mentionnent pas les pensions d’orphelin, qui ont un objet distinct des prestations familiales comme des majorations de pension pour charges de famille ; que, dès lors, ces dispositions ne sont pas applicables à la pension d’orphelin ; qu’il suit de là que la pension d’orphelin prévue par l’article L. 40 du code des pensions civiles et militaires de retraite peut être cumulée avec les prestations familiales ; qu’ainsi, le tribunal administratif de Nîmes n’a pas commis d’erreur de droit en annulant, pour ce motif, la décision du 2 février 2012 refusant à Mme A…le versement des pensions d’orphelin dues à ses trois enfants. »