Urbanisme : De nouvelles dispositions règlementaires visant à réduire le délai de traitement des recours contentieux

Dans la continuité de l’ordonnance n° 2013-638 du 18 juillet 2013, un décret du 1er octobre 2013 a modifié certaines des règles applicables au contentieux de l’urbanisme, « afin de réduire le délai de traitement des recours qui peuvent retarder la réalisation d’opérations de construction de logements ».

Le décret comporte deux dispositions de nature à fluidifier ce contentieux créant ainsi une possibilité pour le juge de cristalliser les moyens en cours d’instance (1) et attribuant, dans certaines zones connaissant une pénurie de logement, compétence en premier et dernier ressort aux tribunaux administratifs pour connaître de recours dirigés contre certaines autorisations d’urbanisme (2).

  1. La faculté pour le juge de cristalliser les moyens

Le décret du 1er octobre 2013 crée un nouvel article R. 600-4 du code de l’urbanisme qui permet au juge, statuant sur un recours « contre un permis de construire, de démolir ou d’aménager » et saisi d’une « demande motivée » par l’une des parties, « de fixer une date au-delà de laquelle des moyens nouveaux ne pourront plus être invoqués ».

Cette disposition prendra effet le 1er décembre 2013.

  1. La compétence en premier et dernier ressort des tribunaux administratifs en matière de contentieux portant sur certaines autorisations d’urbanisme

L’article 2 du décret crée un nouvel article R. 811-1-1 du code de justice administrative qui donne compétence aux tribunaux administratifs pour connaître en premier et dernier ressort, des contentieux portant sur des « recours contre les permis de construire ou de démolir un bâtiment à usage principal d’habitation, ou contre les permis d’aménager un lotissement ».

Toutefois, seules les communes marquées par un déséquilibre entre l’offre et la demande de logements au sens de l’article 232 du Code général des impôts seront concernées par cet article. Ces dispositions ne visent donc que les communes redevables de la taxe annuelle sur les logements vacants.

Cette mesure s’appliquera pendant une période de cinq ans, pour tous les recours introduits entre le 1er décembre 2013 et le 1er décembre 2018.

Sources et liens

À lire également

Droit de l'urbanisme et de l'aménagement
Précisions sur l’obligation de régulariser des travaux irréguliers lors d’une nouvelle demande de permis de construire
15 octobre 2025
Le Conseil d’Etat a précisé que, si l’obligation de régulariser des travaux irréguliers lors d’une nouvelle demande de permis de...
Droit de l'urbanisme et de l'aménagement
Aucune nouvelle délibération et consultation des personnes publiques requise pour régulariser l’absence d’évaluation environnementale d’une révision d’un PLU
30 septembre 2025
Le Conseil d’Etat a jugé qu’aucune nouvelle délibération du conseil municipal et aucune consultation des personnes publiques associées n’est requise...
Droit de l'urbanisme et de l'aménagement
Les pouvoirs de police des maires pour les infractions au code de l’urbanisme subordonnés au délai de prescription de l’action publique
24 juillet 2025
Par un avis contentieux, le Conseil d’Etat a estimé que la mise en œuvre des pouvoirs de police spéciale des...
Droit de l'urbanisme et de l'aménagement
Une loi pour transformer les bureaux et autres bâtiments vacants en logements
16 juin 2025
La loi n° 2025-541 en date du 16 juin 2025 a pour objectif de faciliter la transformation des bureaux vacants...