Espace client

Urbanisme : Les seuls liens familiaux unissant des commerçants voisins n’impliquent pas l’existence d’un unique ensemble commercial

Le Tribunal administratif de Saint-Barthélemy, par un jugement en date du 26 septembre 2017, a estimé que deux centres commerciaux situés sur deux parcelles cadastrales contiguës ne constituent pas un même ensemble commercial s’ils ne sont pas réunis par une structure juridique commune même si des liens familiaux unissent leur propriétaire et gérant respectifs.

Conformément à l’article L. 725-1 du code de commerce, l’extension de la surface de vente d’un ensemble commercial ayant déjà atteint le seuil de 1000 m² ou devant le dépasser doit faire l’objet d’une autorisation d’exploitation commerciale.

L’article L. 752-3 de ce code précisant que « sont regardés comme faisant partie d’un même ensemble commercial […] les magasins qui sont réunis sur un même site et qui […] sont réunis par une structure juridique commune, contrôlée directement ou indirectement par au moins un associé, exerçant sur elle une influence […] ou ayant un dirigeant de droit ou de fait commun ».

En l’espèce, le gérant d’un des magasins s’est avéré être l’oncle du propriétaire de la parcelle voisine, ce qui a conduit le conseil exécutif de la collectivité de Saint-Barthélemy à refuser la demande de permis de construire déposée par le neveu en l’absence d’autorisation d’exploitation commerciale.

Le juge de Saint-Barthélemy a censuré ce raisonnement en estimant qu’il ne résultait pas de ce seul constat que ces derniers constituaient un même ensemble commercial.

Il aurait, semble-t-il, pu en aller autrement s’il ressortait du dossier que l’oncle ou le neveu s’avérait être le dirigeant de fait du centre commercial de son collatéral.

Sources et liens

Tribunal administratif de Saint-Barthélemy, 26 septembre 2017, n° 1500017

À lire également

Droit de l'urbanisme et de l'aménagement
Pas de permis en cas d’avis défavorable tardif !
Le Conseil d’Etat a jugé que si la délivrance d’une autorisation d’urbanisme est subordonnée à l’avis conforme d’une autorité, et...
Droit de l'urbanisme et de l'aménagement
Le risque de nuisances sonores excessives est susceptible de justifier un refus d’autorisation d’urbanisme pour les meubles touristiques
Concernant les autorisations d’urbanisme relatives aux hébergements touristiques, la Cour administrative d’appel de Paris a précisé, dans un arrêt en...
Droit de l'urbanisme et de l'aménagement
Un permis de construire modificatif doit avoir pour objet de régulariser un vice entachant le permis de construire initial
Le Conseil d’Etat a jugé qu’un permis de construire modificatif ne devait pas seulement avoir pour effet de régulariser un...
Droit de l'urbanisme et de l'aménagement
Une nouvelle enquête publique obligatoire en cas d’atteinte à l’économie générale d’un PLU par des modifications prescrites par le préfet
Le Conseil d’Etat a jugé que les modifications d’un plan local d’urbanisme (PLU), procédant de la mise en œuvre par...