Espace client

Le Maire et l’exercice de l’action civile devant les juridictions répressives, un débat clos

Conformément à l’article L. 2122-22 16° du code général des collectivités territoriales (CGCT), le Maire peut, par délégation du conseil municipal, être chargé, en tout ou partie et pour la durée de son mandat, d’intenter au nom de la commune les actions en justice ou de défendre la commune dans les actions intentées contre elle, dans les cas définis par le conseil municipal.

Très tôt, le Conseil d’Etat a considéré que le texte de la délibération n’a plus à définir les domaines et étapes de procédure dans lesquels le maire peut ester en justice et qu’il peut s’en tenir à une formule générale (CE, 27 juillet 1988, Epoux Gohin, n° 81698 ; CE, 4 mai 1998, Mme de Verteuil, n°188292).

La Cour de cassation s’était déjà alignée sur cette jurisprudence, notamment dans une décision du 31 mars 2020 n°19-82.019. Par un arrêt du 4 avril 2023 n°22-83.613, la chambre criminelle de la Cour de cassation va plus loin et retient qu’il n’est même plus nécessaire de prendre une délibération spécifique en matière de dépôt de plainte ou de constitution de partie civile par l’organe délibérant d’une collectivité territoriale.

La haute juridiction a admis la recevabilité d’une constitution de partie civile au motif que la délégation produite autorisait le maire à intenter au nom de la commune, par voie d’action ou d’intervention, toute action en justice quelle que soit sa nature ou à défendre la commune dans toutes les actions intentées contre elle, ceci devant l’ensemble des juridictions administratives, civiles et pénales, ainsi que devant toutes les juridictions sans exception.

Ainsi, si la délégation est générale pour la matière pénale, la collectivité territoriale n’a plus besoin de prendre d’une délibération ad hoc comme cela a pu être jugé antérieurement (Cass. crim., 28 janvier 2004, n° 02-88.471, au Bull ; Cass. crim du 8 octobre 1996-10-08).

Sources et liens

À lire également

Droit public général
Contentieux : Compétence du juge administratif pour les actions en réparation des dommages de travaux publics même en cas de bail commercial
La Cour de cassation a jugé que, si le contentieux de l’exécution des biens donnés à bail commercial par une...
Droit public général
Le délai « CZABAJ » appliqué au contentieux de la communication de documents administratifs
Dans une décision du 11 mars 2024 n° 488227 mentionnée aux tables, le Conseil d’Etat applique sa jurisprudence CZABAJ au...
Droit public général
Le juge administratif peut rejeter par ordonnance une requête introduite avant la naissance de la décision de l’administration
Par une décision rendue le 20 décembre 2023, le Conseil d’Etat a jugé qu’une requête présentée avant que ne soit...
Droit public général
La demande tendant à ce que soit ordonnée la démolition d'un ouvrage public n’est soumise à aucun délai de prescription
Par une décision du 27 septembre 2023 qui sera mentionnée aux tables du recueil Lebon, le Conseil d’Etat a jugé...