Urbanisme : Une demande de travaux sur construction irrégulière doit porter sur l’ensemble du bâtiment

Par un arrêt en date du 27 juillet 2012, le Conseil d’Etat a estimé qu’une demande de travaux sur une construction irrégulière devait porter sur l’ensemble du bâtiment. En l’occurrence, dans cette affaire, un pétitionnaire avait déposé une déclaration préalable de travaux portant sur une modification de l’aspect extérieur d’un bâtiment, qui avait été édifié sans permis de construire.

Le Maire a alors estimé la déclaration de travaux comme nulle et non avenue  au motif que le bâtiment avait été édifié sans autorisation d’urbanisme. C’est dans ce contexte que le requérant a introduit un recours tendant à l’annulation de la décision litigieuse.

Le Conseil d’Etat a, en premier lieu, précisé que les dispositions de l’article L .421-1 du code de l’urbanisme, qui pose le principe de l’obtention préalable d’un permis de construire, s’appliquait également aux constructions déjà existantes et édifiées sans autorisation :

« 6. Considérant qu’aux termes de l’article L. 421-1 du code de l’urbanisme, dans sa rédaction applicable à la décision contestée :  » Quiconque désire entreprendre ou implanter une construction à usage d’habitation ou non, même ne comportant pas de fondations, doit, au préalable, obtenir un permis de construire (…)  » ; que ces prescriptions s’appliquent également dans l’hypothèse où l’autorité administrative est saisie d’une demande tendant à ce que soient autorisés des travaux portant sur un immeuble qui a été édifié sans autorisation, la demande devant alors porter sur l’ensemble du bâtiment. »

Sur ce principe, le Conseil d’Etat en a déduit que lorsqu’une demande porte sur des travaux qui concernent un bâtiment édifié sans autorisation, celle-ci doit porter sur l’ensemble du bâtiment.

« 8. Considérant ainsi qu’il vient d’être dit que, dès lors qu’une demande porte sur des travaux qui concernent un bâtiment édifié sans autorisation, cette demande doit porter sur l’ensemble du bâtiment ; que, par suite, en jugeant que le maire de la commune de Petit Couronne était tenu de s’opposer à la déclaration de travaux déposée par Mme B, le tribunal administratif n’a pas commis d’erreur de droit. »

Sources et liens

À lire également

Droit de l'urbanisme et de l'aménagement
Impossibilité pour le pétitionnaire de se prévaloir du fait qu’un permis aurait dû lui être délivré avec des prescriptions spéciales
Par un avis contentieux, le Conseil d’Etat a précisé qu’un pétitionnaire auquel est opposée une décision de refus ne peut...
Droit de l'urbanisme et de l'aménagement
Pas de droit de délaissement pour les volumes
La Cour de cassation a jugé que le propriétaire d’un bien en volume ne pouvait bénéficier du droit de délaissement,...
Droit de l'urbanisme et de l'aménagement
Précisions sur l’appréciation de l’obligation de création de logements sociaux dans un immeuble collectif
Le Conseil d’Etat a apporté des précisions sur l’appréciation de l’obligation de création de logements sociaux dans les projets d’immeubles...
Droit de l'urbanisme et de l'aménagement
L’illégalité du règlement de la ville de Paris fixant les conditions de délivrance des autorisations de location des locaux commerciaux en meublés de tourisme en tant qu’il ne prévoit pas des critères clairs et précis de la condition tenant à préservation de l’équilibre entre emploi, habitat, commerces et services
Par un arrêt du 6 février 2025, la cour administrative d’appel de Paris s’est prononcée sur la légalité de la...