Espace client

Les modalités du vote sur le maintien d’un adjoint au maire

Par un arrêt du 5 juillet 2018, le Conseil d’Etat a jugé que s’agissant du vote sur le maintien en fonction d’un adjoint auquel le maire a retiré ses délégations, celui-ci n’a pas à se dérouler au scrutin secret sauf à ce qu’un tiers des membres du conseil municipal ait réclamé un tel vote.

Plus précisément, une commune a saisi d’un pourvoi le Conseil d’Etat contre un arrêt de la cour administrative d’appel de Versailles qui avait annulé sa délibération décidant de ne pas maintenir un élu dans ses fonctions d’adjoint, au motif que le vote avait eu lieu à bulletins secrets.

Le Conseil d’Etat a jugé que la cour administrative d’appel de Versailles n’avait pas commis d’erreur de droit puisque selon l’article L. 2121-21 du CGCT, le conseil municipal vote au scrutin secret uniquement à la demande du tiers des membres présents ou pour les nominations ou présentations.

En conséquence, pour le Conseil d’Etat, « les délibérations du conseil municipal sur le maintien d’un adjoint dans ses fonctions sont votées dans les conditions de droit commun prévues par l’article L. 2121-21 du [CGCT], alors même que les délibérations relatives à la désignation d’un adjoint le sont dans le cadre des dispositions spéciales des articles L. 2122-7 à L. 2122-7-2, qui imposent toujours le vote au scrutin secret ».

Aussi, pour les juges de la Haute Juridiction, dès lors que le scrutin secret n’avait pas été demandé par un tiers des membres du conseil municipal, ce vote qui concernait le maintien d’un adjoint dans ses fonctions est irrégulier.

Le Conseil d’Etat va plus loin en précisant que cette irrégularité ne peut pas être « sauvée » par la jurisprudence Danthony :

« Les dispositions de l’article L. 2121-21 définissant les conditions du scrutin secret, dont la méconnaissance constitue une irrégularité substantielle, ne sont pas relatives à une procédure administrative préalable à la délibération du conseil municipal, mais définissent les modalités de vote de la délibération elle-même ».

Sources et liens

À lire également

Droit public général
Contentieux : Compétence du juge administratif pour les actions en réparation des dommages de travaux publics même en cas de bail commercial
La Cour de cassation a jugé que, si le contentieux de l’exécution des biens donnés à bail commercial par une...
Droit public général
Le délai « CZABAJ » appliqué au contentieux de la communication de documents administratifs
Dans une décision du 11 mars 2024 n° 488227 mentionnée aux tables, le Conseil d’Etat applique sa jurisprudence CZABAJ au...
Droit public général
Le juge administratif peut rejeter par ordonnance une requête introduite avant la naissance de la décision de l’administration
Par une décision rendue le 20 décembre 2023, le Conseil d’Etat a jugé qu’une requête présentée avant que ne soit...
Droit public général
La demande tendant à ce que soit ordonnée la démolition d'un ouvrage public n’est soumise à aucun délai de prescription
Par une décision du 27 septembre 2023 qui sera mentionnée aux tables du recueil Lebon, le Conseil d’Etat a jugé...