Urbanisme : Recours contre les prescriptions d’une autorisation d’urbanisme par son titulaire

Par un arrêt en date du 13 mars 2015, le Conseil d’État ouvre la possibilité au bénéficiaire d’une autorisation d’urbanisme de demander l’annulation d’une ou de plusieurs des prescriptions qui l’assortissent.

Dans cette affaire, le titulaire d’un arrêté de non-opposition à déclaration préalable pour le ravalement d’une façade d’immeuble, avait demandé au Tribunal administratif de Nice l’annulation dudit arrêté en tant que ce dernier était assorti de deux prescriptions dont l’une lui imposait de peindre la face externe des fenêtres de la même couleur que celle des volets.

Le Tribunal administratif de Nice, par une ordonnance en date du 26 janvier 2012, avait jugé sa demande irrecevable. La requérante s’est alors pourvu en cassation devant le Conseil d’État qui a fait droit à sa demande.

Pour ce faire, il rappelle tout d’abord que les prescriptions assortissant les autorisations doivent seulement être édictées dans le but d’assurer « la conformité des travaux projetés » aux normes applicables.

Il ouvre ensuite explicitement au pétitionnaire la possibilité de former un recours en annulation à l’encontre d’une ou plusieurs des prescriptions de l’autorisation de construire dont il est le bénéficiaire.

Le Conseil d’État subordonne toutefois l’annulation des prescriptions illégales à la condition qu’elles ne forment pas avec l’autorisation délivrée un « ensemble indivisible » et, qu’ainsi, leur annulation ne soit pas susceptible de remettre en cause la légalité de ladite décision.

Au surplus, l’arrêt du Conseil d’État précise quelles sont les modalités d’application de l’article R.600-1 du Code de l’urbanisme à ce cas particulier.

En effet, il estime que cet article, qui impose la notification d’un recours contre une autorisation d’urbanisme à l’auteur ainsi qu’au titulaire de cette dernière, ne s’applique pas lorsque le recours est formé par ledit titulaire.

Sources et liens

Conseil d’État, 13 mars 2015, n° 358677

À lire également

Droit de l'urbanisme et de l'aménagement
Aucune nouvelle délibération et consultation des personnes publiques requise pour régulariser l’absence d’évaluation environnementale d’une révision d’un PLU
30 septembre 2025
Le Conseil d’Etat a jugé qu’aucune nouvelle délibération du conseil municipal et aucune consultation des personnes publiques associées n’est requise...
Droit de l'urbanisme et de l'aménagement
Les pouvoirs de police des maires pour les infractions au code de l’urbanisme subordonnés au délai de prescription de l’action publique
24 juillet 2025
Par un avis contentieux, le Conseil d’Etat a estimé que la mise en œuvre des pouvoirs de police spéciale des...
Droit de l'urbanisme et de l'aménagement
Une loi pour transformer les bureaux et autres bâtiments vacants en logements
16 juin 2025
La loi n° 2025-541 en date du 16 juin 2025 a pour objectif de faciliter la transformation des bureaux vacants...
Droit de l'urbanisme et de l'aménagement
Absence d’obligation pour le juge de permettre une nouvelle régularisation d’un PC après une première mesure restée sans effet
6 juin 2025
Le Conseil d’Etat a jugé qu’il n’appartient pas au juge de poursuivre la recherche de la régularisation d’un vice affectant...